Moulin à foulon, moulin à froment, moulin à trèfle, puis minoterie de Busserais

France > Nouvelle-Aquitaine > Vienne > La Bussière

Cité dans les textes dès 1601-1604 comme dépendance du château de la Roche-Aguet (aujourd'hui La Roche à Gué, commune de Saint-Pierre-de-Maillé), le moulin est mentionné sur la carte de Cassini sous le nom de Busseret, dressée dans la seconde moitié du 18e siècle. Deux moulins figurent sur le plan cadastral de 1826. L'un est un moulin à foulon, sur la parcelle 1132. Il appartenait à Marin Perrin. L'autre est un moulin à froment, sur la parcelle 1133, qui appartenait en 1826 au comte Guillaume Delaage.

Selon les matrices cadastrales et les rapports de règlement sur l'eau, le moulin à froment a été démoli et reconstruit en 1833 par le vicomte du Vigier de Mirabal : la visite préalable des lieux, le 27 septembre 1832, par Masson, ingénieur ordinaire, montre un déversoir en pierre en bon état, coupé en son milieu par une vanne de décharge de 5 m de large. Il souligne que " l'intention du pétitionnaire n'est pas de toucher à ces ouvrages régulateurs des eaux et du régime de la rivière, mais seulement de refaire les coursiers de ses roues et d'en déplacer un pour le faire passer de la droite à la gauche du bâtiment où il est situé ". L'ingénieur en chef soumet l'autorisation à la pose de repères placés aux frais du pétitionnaire.

En 1839, la fabrique de papier appartient toujours à S. Duvigier de Mirabal et est estimé à 300 francs de valeur locative pour 42,17 francs de patente.

En 1841, le sieur Jean-Baptiste Duvigier, qui exploite un passage d'eau privé au niveau de son moulin, est impliqué dans la noyade de trois habitants de la commune, qui obtient la création du passage d'eau public de Busserais.

En 1842, le plan dressé pour l'instruction de la demande du sieur Du Vigier (vicomte Duvigier sur d'autres documents) montre la position du moulin à blé avec ses deux roues, du moulin à grain et du déversoir (voir illustrations). M. Duvigier souhaite régulariser la construction d'un moulin à battre les grains (= moulin à battre le trèfle et la luzerne) à son moulin à blé reconstruit en 1833 (1834 selon les matrices cadastrales). Le ministère des travaux publics, sur avis de l'ingénieur, souligne qu'il n'a pas retrouvé de règlement d'eau et estime que le moulin n'a pas d'existence légale. Il somme le propriétaire de lui fournir le titre en vertu duquel son moulin a été construit. Un règlement d'eau est établi avec mention de ce troisième moulin, un moulin à trèfle, construit à l'est des deux premiers. La longueur du barrage entre le dit moulin et la vanne de décharge joignant à la rive droite de la Gartempe est de 186 mètres, avec deux déversoirs de fond (voir détails en annexe).

En 1844, le moulin possède quatre paires de meules et peut moudre 7300 hl/an.

Un conflit oppose en 1840-1845 le vicomte Jean-Baptiste Duvigier, propriétaire du moulin et demeurant au château de Foussac, au sieur Fruchon, fermier du bac de Busserais, en raison de l'utilisation d'un bateau particulier pour le passage de la rivière, usage autorisé le 23 décembre 1843 pour la seule desserte de ses usines (voir annexe). Au passage, les documents nous apprennent qu'à cette date, le moulin à battre le trèfle sert aussi à pulvériser le plâtre.

Le meunier est fermier du bac public de 1850 à 1858. Il rend alors à l’État un matériel non entretenu et d'une valeur quasi nulle et paye un dédommagement. Un document nous apprend qu'en 1860, le meunier assure toujours un passage privé du bac, avec un bateau en très bon état, de 8,00 m de long, 2m65de largeur au milieu, 0m45 de hauteur intérieure maximum, et reprend le sous-fermage du passage d'eau.

En 1864, François Caillon, propriétaire de l'usine et sous-fermier du bac, détourne le goudron fourni pour l'entretien du bateau au profit de son usine.

En 1893, le moulin appartient à François Caillon et Georges Saulnier. La chute d'eau est de 1,2 m pour une force motrice de 10 chevaux. Le moulin comprend trois roues à palette de respectivement 4,2, 4,8 et 4,2 m de diamètre. Toutes les trois ont une largeur de 0,7 m. Le bâtiment d'exploitation comprend au rez-de-chaussée un mécanisme en fonte et une bluterie ainsi qu'une pièce pour le moulin à trèfle. Les trois paires de meules, de 1,7 m de diamètres, se trouvent au premier étage. Six pilons battent le trèfle et les grains. Sur la rive opposée se trouve la grange à trèfle, une écurie, huilerie et magasin à grains. Le bâtiment d'habitation comprend trois pièces et un cellier.

Une paire de meules est ajoutée en 1898.

Les deux premiers moulins sont représentés sur une carte postale tirée d'une photographie de Charles Arambourou, prise à la fin du 19e siècle ou au début du 20e siècle. Ils étaient accolés, formaient un seul corps de bâtiment en longueur, le moulin à foulon étant situé à l'ouest du moulin actuel. La roue du moulin à foulon, sous un passage couvert, était située immédiatement à l'ouest du moulin actuel. La roue du moulin à froment était située contre l'élévation est. Sur cette même carte postale, un escalier extérieur, aujourd'hui disparu, permettait l'accès à l'étage du moulin à froment.

Le moulin à froment est transformé en minoterie tandis que les deux autres sont désaffectés. Une seconde roue a alors été installée contre le mur ouest du moulin actuel, à l'emplacement de la roue de l'ancien moulin à foulon. En 1896, le meunier Georges Saulnier, emploie un farinier et quatre domestiques.

En 1924-1927, ce petit moulin mixte appartient à la veuve Saulnier et peut écraser 15 quintaux par jour.

En 1931, les moulins de Busserais et Saint-Pierre-de-Maillé appartiennent aux frères Saulnier.

La capacité d'écrasement est de 50 quintaux par jour en 1939. La force hydraulique est alors de 40 chevaux, mettant en mouvement deux broyeurs Cusson et Lafon, un convertisseur et une bluterie Cusson, un plansichter T.R.B. Des trois roues hydrauliques initiales, il n'en subsiste qu'une récemment refaite. Après la cessation d'activité de la minoterie, dont l'atelier de fabrication est converti en résidence secondaire en 1974, le moulin à foulon est démoli, le moulin à trèfle transformé en remise. L'ensemble a été restauré lors de ces dernières années. Le logement actuel a été aménagé dans un ancien logement figurant sur le plan cadastral de 1826 et dans une grange accolée ajoutée au cours du 19e siècle.

Périodes

Principale : 1er quart 19e siècle

Secondaire : limite 20e siècle 21e siècle

Dates

1834, daté par source

Auteurs Personnalite : Duvigier ou Du Vigier, vicomte de Mirabal Jean-Baptiste

Propriétaire et / ou exploitant de plusieurs tuileries, moulins et passages d'eau sur la Gartempe au milieu du 19e siècle.

, propriétaire (attribution par source)
Personnalite : Vigier de Mirabal, vicomte du

Propriétaire de plusieurs moulins sur la Gartempe dans les années 1830 à 1850. Faillite vers 1858.

, propriétaire (attribution par source)

Le moulin de Busserais est situé sur la rive gauche de la Gartempe, en amont d'un ancien gué et en aval d'un ancien bac permettant autrefois de franchir la rivière. Le barrage et le bief ont été préservés.

Le moulin est un bâtiment de plan approximativement carré, constitué d'un rez-de-chaussée, d'un étage et d'un surcroît. Il est coiffé d'un toit à longs pans et croupes couvert en tuile creuse. La façade, sur l'élévation sud, est organisée en trois travées d'ouvertures. Sur la travée centrale, la porte d'entrée est surmontée d'une porte haute accessible autrefois par un escalier extérieur en pierre. Les angles et une partie du gros œuvre à proximité de ces angles sont construits en pierre de taille. Le gros œuvre de la partie centrale de la façade est en moellon. Deux fenêtres sont percées sur chaque niveau de l'élévation postérieure. Une roue a été conservée contre l'élévation ouest du moulin. A l'opposé, sur l'élévation est, l'emplacement de la roue est visible mais celle-ci a disparu.

A l'intérieur, les mécanismes des deux roues ont été conservés au rez-de-chaussée. Un escalier intérieur en bois est visible, il a probablement été installé lors de la destruction de l'escalier extérieur. Les deux niveaux supérieurs ont été transformés en partie habitable et ne présentent plus de mécanismes ou de machines.

Un bâtiment à étage avec un escalier extérieur, est situé à l'est du moulin. Au nord-ouest, un four à pain et des vestiges de buanderie (emplacement de ponne et foyer) sont situés sous un hangar. Le logement actuel et un logement secondaire sont situés au sud-ouest et au nord-ouest.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

Toits
  1. tuile creuse, tuile plate
Étages

1 étage carré, comble à surcroît

Élévations extérieures

élévation à travées

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe

Escaliers
  1. Emplacement : escalier de distribution extérieur

    Forme : escalier droit

    Structure : en maçonnerie

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , La Bussière

Milieu d'implantation: en écart

Lieu-dit/quartier: Busserais

Cadastre: 1826 E2 1131 à 1133, 1140, 2011 E 467, 766, 824

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